Les Romanichels, de Edmée De Xhavée
Un jour, une dame m’a contactée par mail pour avoir quelques infos sur l’éditeur Chloé des Lys, chez qui elle venait de signer un contrat. Elle paraissait intéressée par mes bouquins aussi. Je lui ai répondu, comme je l’ai fait pour beaucoup d’autres. Et puis, elle m’a réécrit, et moi de même, et ainsi de suite. Cette petite rencontre virtuelle, au début tout innocente, est devenue très vite une véritable amitié, nourrie par une correspondance effrénée. Car figurez-vous que, avec Madame De Xhavée, puisque c’est bien d’elle qu’il s’agit, nous nous écrivons, en plus de nos mails, des lettres manuscrites ! Oui, vous savez, ces feuilles de papier que l’on couvre de mots écrits à la sueur du poignet et que l’on met ensuite dans une enveloppe avec un timbre. Quel bonheur que cette correspondance ! Nous gardons bien sûr chacune, précieusement, les écrits de l’autre au cas où l’une d’entre-nous deviendrait célèbre (elle plus que moi, sûrement) et que nous pourrions faire chanter par la suite J.
Edmée, c’est la gamine qui adore rire, faire des bêtises et dire des gros mots d’un air châtié, c’est l’éternelle jeune fille pleine de fraîcheur et de rêves bleus, c’est la jeune femme qui aime s’amuser et dont tous les hommes sont fous, c’est la femme qui vit sa vie comme une éternelle aventure et se relève dignement à chaque chute, c’est la femme mûre qui accepte la vie comme elle vient et se nourrit d’un passé si riche qu’il lui faudrait des dizaines de livres pour en raconter une partie. Edmée, c’est tout ça, Edmée, c’est le rire, la tendresse, les souvenirs partagés, l’émotion, les conseils aussi … Vingt ans nous séparent, et pourtant, elle me donne constamment l’impression d’être plus jeune que moi. Edmée, c’est aussi une plume gracile, des écrits qui nous emportent dans son monde, un monde plein de couleurs, d’animaux, de frissons et de chaleur ; un monde d’émotions dont nous ne sortons pas indemnes. Il suffit de lire les magnifiques textes qu’elle écrit sur son blog et vous comprendrez tout de suite qu’elle joue dans la cour des grands.
S’il y a bien quelque chose à fêter, en ce moment, c’est bien la sortie tant attendue de son livre. Que de péripéties vécues pour en arriver enfin à ce résultat. Pensez donc, cela fait un an et demi (peut-être même deux, je ne sais plus) que nous attendons. Les mauvaises langues commençaient à se demander si ce fameux roman, les Romanichels, existait réellement. Bouh, les médisants !
Je viens d’en terminer la lecture, et je tenais à vous faire partager mes sentiments.
Je l’ai aimé, bien sûr, comment pouvait-il en être autrement ? Elle a ce style qui la caractérise, fluide et magnanime dans les détails. Ses descriptions nous font voyager, nous transportent dans son univers. J’ai « vu » les scènes qu’elle a décrites, j’ai aimé les détails de décoration, d’habillement, l’ambiance de plusieurs époques. J’ai partagé l’émotion des héroïnes. J’ai aimé l’histoire ; une histoire qui m’a fait réfléchir à ma propre vie. Et ça, je trouve que c’est toujours très enrichissant, ce genre de roman. Quand on le ferme, il ne reste pas « bêtement » sur la table, il continue à vivre encore un moment dans notre esprit, nous obligeant à nous poser des questions, sur son histoire et sur la nôtre …
J’ai regretté le manque de ponctuation, parfois. Mais il semblerait qu’en Italie, la virgule soit moins utilisée que chez nous (et Edmée en a adopté le style). J’ai regretté également la mise en page des dialogues qui m’a un peu dérangée (mais la faute n’en revient pas à l’auteur) ainsi que les numéros de renvoi en bas de page trop petits. Des détails quoi…
Edmée avait peur que les lecteurs soient déçus à force d’avoir attendu si longtemps après son livre. Peut-être avait-elle un peu raison. Nous l’attendions un peu comme un messager, prometteur d’heures intenses de lecture. Est-ce que cela veut dire que je m’attendais à mieux ? Oui, peut-être, mais mieux aurait été parfait, et le parfait n’existe pas.
Félicitations Edmée. Nous attendons ton deuxième avec impatience J.
L'histoire :
Suite à la demande de sa mère, dont elle n'a jamais été proche, Olivia renonce à ses vacances à Turin pour venir passer une semaine chez elle, à Bruxelles. A sa grande stupéfaction, sa mère va lui apprendre qu'elle est au premier stade de la maladie d'Alzheimer et qu'elle désire lui raconter sa vie avant de tout oublier.
Cette semaine va bouleverser à jamais la vie d'Olivia qui découvrira, au fil des jours, les secrets de cette famille qu'elle pensait connaître, la vie de cette mère qu'elle connaissait à peine, et comprendra enfin tout l'amour dont elle a été entourée sans le savoir.
http://edmee.de.xhavee.over-blog.com/