Araignée du matin...
L’automne approche, on le sent... et les petites bêtes le sentent aussi. Elles se cherchent un endroit douillet, chaud et accueillant pour y passer l’hiver. Et quel meilleur endroit que nos maisons ? Ah, les coquines ! Bon, tant qu’elles n’ont que 6 pattes, pas de problème, d’ailleurs il n’y en a pas beaucoup qui résistent à l’automne, à part les chrysopes, vous savez, ces jolies petites bêtes vertes aux ailes translucides. Moi je les appelle « les elfes ». Elles hivernent dans nos maisons et se nourrissent de pucerons durant l’été. Très utiles. Comme toutes les bestioles en fait. Mais certaines sont moins attendrissantes que d’autres, pour leur grand malheur... et le nôtre.
Il y a quelques jours, en me levant, j’attrape mon oreiller dans l’intention de changer les draps, et... hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Il y avait une énooooorme araignée dessous, une noire, velue, bien juteuse et surtout, VIVANTE !!!!!!! Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!! J’ai attrapé ma pantoufle et... splatch ! (bravo la guide-nature !!). J’ai ensuite défait tout mon lit du bout des doigts (si j’avais eu des pincettes à longs manches, je les aurais utilisées). Inutile de vous dire que je suis « traumatisée ». J’inspecte maintenant mon lit chaque matin en me levant et chaque soir en me couchant, je secoue mes pantoufles avant d’y glisser mes petons, ainsi que mon peignoir, mon essuie de bain... ravivant ainsi des souvenirs de rencontres fortuites enfouies dans ma mémoire et qui ne demandaient pas du tout à ressurgir !!! Evidemment, je me suis empressée de partager cette aventure avec mes amies et collègues, diffusant allègrement mon traumatisme auprès de celles-ci. Aaah, c’est beau la solidarité !
Je ne me sens pas fière d’avoir écrasé la pauvre bête qui, j’en suis sûre, devait être bien plus morte de peur que moi. Qu’aurais-je dû faire ? C’est simple ! Déposer un bocal ou une boîte, ouverture vers le bas, sur elle, puis glisser une feuille de papier ou un carton dessous, sur lequel elle aurait été obligée de monter. Ensuite, il suffisait d’aller dehors et de lui redonner sa liberté... Ouais, en théorie, c’est simple comme bonjour, mais en pratique... bonsoir ! L’araignée dans mon lit, c’était impossible, elle a tenté de s’enfuir et je ne pouvais pas me permettre de la perdre. Le risque de ne plus jamais oser me glisser entre mes draps était trop grand. Donc... splatch.
Deux jours plus tard, le sort s’acharne : il était l’heure d’aller dormir, je ferme mon bouquin, ouvre la porte de l’escalier dans l’intention de monter me coucher, et j’allume. Là, en plein milieu du passage, une énooooorme araignée, vous savez, le style aussi gros d’une souris (en comptant les pattes quand même) qui a l’habitude traverser les pièces à toute allure. Il paraît que ce sont des mâles qui cherchent une femelle, car les femelles ne bougent jamais... Bref, on était là, toutes les deux figées par la peur, à nous fixer bêtement (pour elle) et humainement (pour moi, quoi que...). Mon cerveau me disait : « allez Cathy, passe au-dessus, elle ne va pas sauter, elle a aussi peur que toi, prends un bocal, mets-là dehors, donne-lui sa chance ». Oui, mais sa chance, elle l’avait depuis une semaine, car je l’avais déjà vue traverser mon salon en vitesse, me faisant dresser les cheveux sur la tête à chaque fois. Je suis allée chercher le fameux bocal, je l’ai approché à moins de ... 30 cm, et n’ai pas pu aller plus loin. Je jugeai le bocal un peu limite en taille (pourtant, c’était un gros bocal, mais c’était aussi une grosse araignée !). Rien à faire, je n’ai pas pu. Puis j’ai appelé faiblement Diego qui était déjà monté... Lui, il n’a pas peur, il les prend sans rechigner et les met dehors. Lui, c’est un homme, un vrai, un dur, qui n’a pas froid aux yeux. Bref, l’homme est descendu et... splatch l’araignée ! « Je suis fatigué, j’ai pas envie d’aller dehors », me dit-il devant ma mine effarée. Puis il ramassa le cadavre à main nue et le mis à la poubelle. Hiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!
Ben oui, même mortes, je n’ose pas les toucher !
J’avoue que je suis la première à ne pas comprendre ma réaction. D’où vient cette peur ? Durant mes cours de guides-nature, j’ai suivi un module sur les arachnides. Le formateur était un passionné, et quand je suis sortie de son cours, je me souviens m’être dit : « c’est fini, je n’écraserai plus une seule araignée ! »... Ouais, ça a duré 2 ou 3 semaines... Et depuis, on dirait que ma peur ne fait qu’augmenter ! Vraiment bizarre. Le formateur nous avait expliqué que cette peur pouvait être ancestrale (dans nos gênes), ou culturelle (transmission), ou personnelle (dû à une mauvaise expérience) ou encore cela pourrait être une peur de l’inconnu. Moi, ce que je sais, c’est qu’une fois une certaine taille atteinte, les araignées me dégoûtent. Pas de problème avec les petites. Mais les grosses sont vraiment trop poilues, les pattes trop longues, les crochets trop impressionnants... hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!
Pourtant, regardez-les de près, elles sont magnifiques ! Magnifiques, mais dégoûtantes ! Parlez-moi de mygales à table et j’arrête de manger immédiatement !!!
Je sais que cette peur est déraisonnée. Le formateur nous a bien expliqué que les araignées en Belgique sont incapables de percer la peau humaine, et elles n’ont aucune raison de nous mordre (une araignée ne pique pas mais mord). Donc, quand vous avez deux petites piqûres sur vous et que vous vous dites qu’une araignée vous a piqué pendant la nuit, non non non, il ne peut s’agir que d’un moustique particulièrement vorace qui vous a piqué deux fois de suite.
On dit aussi qu’on avale en dormant une moyenne de 6 araignées dans une vie. J’ai récemment entendu parler de 30 ! Je préfère m’en tenir à 6, si ça ne vous dérange pas, c’est déjà pas mal... Jusqu’à présent, je pensais qu’il s’agissait de minuscules araignées, mais depuis que j’ai vu la bien juteuse sous mon oreiller... hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!
Araignée du matin... chagrin. Alors on va dire qu’elle était là depuis la veille au soir, puisque araignée du soir... espoir !
Quand on sait que je dors sur le côté avec mes mains sous l’oreiller... hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!
Ah oui, dernier conseil : ne faites pas comme ma maman qui a tenté de sauvé une araignée en la prenant avec une brosse et une ramassette. En 2 secondes, l’araignée lui avait grimpé sur le bras et avait atteint l’épaule ! Hiiiiiiiiiiiiiii !!!! Splatch l’araignée...